Commémoration à Moscou en mémoire des victimes de l’Holocauste

Le thème de l’Holocauste est directement lié au thème de la tolérance et du dépassement de l’intolérance, un thème aujourd’hui pertinent dans le monde entier, la Russie n’étant pas la dernière à être concernée. Crédit : Itar-Tass

Le thème de l’Holocauste est directement lié au thème de la tolérance et du dépassement de l’intolérance, un thème aujourd’hui pertinent dans le monde entier, la Russie n’étant pas la dernière à être concernée. Crédit : Itar-Tass

Le 27 janvier, la journée internationale de commémoration de l’Holocauste s’est déroulée au musée Juif « Centre pour la tolérance » de Moscou. L’exposition de l’artiste israélien Joseph Bau, l’une des sources d’inspiration du célèbre film « la liste de Schindler » a été spécialement mise en place en cette occasion.

L’histoire d’une vie, l’histoire de millions de personnes

En Russie comme dans le monde entier, la commémoration des victimes de l’Holocauste se déroule le jour de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, l’un des pires camps nazis. L’artiste israélien Joseph Bau, dont l’exposition « L’Holocauste à travers les yeux d’un prisonnier » s’est ouverte cette semaine au musée Juif de Moscou, était prisonnier dans un autre camp de concentration : Plaszlow, formé à partir du ghetto de Cracovie. La biographie de cet homme est faite de nombreuses histoires dont on pourrait pour chacune d’elle tirer un film. Cela est déjà le cas pour l’une d’entre elles, l’histoire de Bau constitue la toile du fond du scénario du film La liste de Schindler de S. Spielberg. Emprisonné dans ce camp de concentration, Bau y a travaillé comme secrétaire tout en fabriquant simultanément de faux documents pour les détenus.

C’est là-bas, dans ce camp qu’il a fait la connaissance de sa femme et qu’il l’épouse secrètement. Leur histoire d’amour est dramatique : après leur mariage, sa femme a été déportée au camp de la mort d’Auschwitz, d’où l’on ne ressort pas vivant. Elle fera toutefois miraculeusement partie des rares survivantes, tandis que Joseph figurait sur la liste de Schindler. Ce n’est que de nombreuses années plus tard qu’il apprendra que le nom de sa femme Rebecca figurait à l’origine sur la liste de Schindler mais que cette dernière avait demandé à ce que son nom soit remplacé par celui de Joseph.

Ils se sont  donc retrouvés après la guerre et sont partis pour Israël, où a débuté un nouveau chapitre dans la vie de l’artiste. Il fabriquait là-bas de faux documents destinés aux agents israéliens.

Education à la tolérance

L’Ambassadeur d’Israël, des Pays-Bas et d’autres pays, ainsi que des personnalités religieuses orthodoxes, catholiques et musulmanes étaient présentes lors de la cérémonie dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste au musée Juif ainsi qu’au Centre pour la tolérance. « Les Juifs ont coutume d’allumer des bougies du souvenir le jour de la mort d’une personne. En ce jour, nous allumons des bougies pour des personnes que nous ne connaissons pas. Seul 7 000 prisonniers d’Auschwitz ont survécu, et nous nous souvenons des 300 000 soldats qui ont perdu la vie dans les environs d’Auschwitz… », a déclaré Borukh Gorin, de la fédération des communautés juives. Ce dernier a également proposé d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts au cours du siège de Leningrad, dont le 70ème anniversaire de la levée était célébré ce même jour.

Le thème de l’Holocauste est directement lié au thème de la tolérance et du dépassement de l’intolérance, un thème aujourd’hui pertinent dans le monde entier, la Russie n’étant pas la dernière à être concernée. Ces thèmes ont d’ailleurs été abordés au cours de la cérémonie par le président de la Fédération des communautés juives de Russie et directeur du musée Juif, Alexandre Boroda : « l’expérience des Juifs, en tant qu’exemple de l’émergence d’une haine visant un certain groupe de personnes, est toujours d’actualité ». M Boroda a expliqué aux personnes présentes que le musée Juif narrait l’histoire du peuple Juif et que le Centre pour la tolérance n’était pas seulement engagé dans la lutte contre la xénophobie mais combattait également d’autres phobies : « La tolérance a de nombreuses facettes : nous comprenons la tolérance ethnique, nationale ou religieuse mais il y a également la tolérance familiale, la tolérance envers les personnes handicapées…Et à la fin des fins, la tolérance du conducteur sur la route. C’est le principe du respect mutuel qui doit être enseigné ».

En accord avec les termes de l’accord passé entre le musée et le département de l’éducation, les écoliers de Moscou visitent régulièrement le musée, dans lequel des programmes éducatifs spéciaux leurs sont préparés. Le Centre a conçu des manuels destinés à la tenue de leçons de tolérance dans les écoles. L’organisation de telles leçons est le prochain objectif du musée. Mesurant la valeur de cette entreprise, le président Poutine a donné des instructions en vu de la création en Russie d’un total de onze Centre de la Tolérance, basés sur le modèle du Centre moscovite. 

 

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