8e Journées Européennes du Livre Russe et des Littératures Russophones

SAMEDI 4 FEVRIER – DIMANCHE 5 FEVRIER 2017 MAIRIE DU 5E – PLACE DU PANTHEON – PARIS

Ce week-end la capitale française accueillera la 8ème fois consécutive des Journées Européennes du Livre Russe et des Littératures Russophones, événement incontournable pour tous les passionnés des oeuvres écrites en langue de Pouchkine. Cette nouvelle édition aura pour thème Les voix de la diaspora russophone.

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Présentation

Il existe une abondante littérature russe de l’exil, et si de nombreux écrivains arrachés à leur terre natale par les violences de l’Histoire ou les difficultés économiques, ont quitté la Russie pour l’Allemagne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, Israël ou la Suisse, aucun pays n’a, comme la France, accueilli autant d’auteurs ou d’artistes russes ou russophones. Ceci s’explique par des liens exceptionnels et anciens entre les deux pays.

Déjà au XIXe siècle, Ivan Tourguéniev avait fait le choix de la France dont il avait fait son pays d’adoption. Dans les années 1920, la première vague de la diaspora russe commence avec l’exil des Russes blancs et ceux chassés par le nouveau pouvoir : de Bounine à Remizov, en passant par Irène Némirovsky et par les poètes Tsvetaïeva, Balmont, Khodassevitch, Hippius, Zaïtsev, sans oublier les artistes Ossip Zadkine, Fedor Chaliapine ou encore le célèbre collectionneur Sergueï Chtchoukine…  Ils investissent également le monde du cinéma en créant les studios Albatros à Montreuil qui vont révolutionner le cinéma mondial. Ils sont rejoints, à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, par ceux qui se sont retrouvés dans les territoires occupés ou qui ont été internés et craignent, à juste titre, d’être envoyés dans les camps staliniens s’ils rentrent en Russie.  Une troisième vague de l’immigration russe en France a lieu dans les années 1970–1980. Elle est constituée, pour sa partie la plus visible, de dissidents et opposants au régime soviétique. C’est le cas de Siniavski, Etkind, Pliouchtch, Gorbanievskaïa, Maximov, Nekrassov, Galitch ; d’autres, déchus de leur nationalité, se voient contraints à l’exil, c’est le cas de Soljenitsyne, Zinoviev, Brodsky ou Rostropovitch. Après la chute de l’URSS et la situation qui en découle, l’émigration des années 1990 n’est plus un arrachement définitif mais l’occasion pour de nombreux écrivains de s’installer ailleurs pour vivre ou travailler.

Certains ont fait le choix de la langue française dont ils sont devenus des figures emblématiques : Henri Troyat (de son vrai nom Lev Tarassov), Maurice Druon, Romain Gary (Roman Kassev) et Andreï Makine, lauréats du Prix Goncourt ; la comtesse de Ségur (née Sophie Rostopchine) ; d’autres ont été élus à l’Académie Française comme Joseph Kessel, Henri Troyat, Maurice Druon, Hélène Carrère d’Encausse et plus récemment Andreï Makine, d’autres encore comme Nathalie Sarraute (Natalia Tcherniak) ont été à l’origine de courants littéraires. Mais la majorité d’entre eux a continué à s’exprimer en russe. D’autres ont écrit dans les deux langues comme Marina Tsvetaïeva et Vladimir Nabokov et on se penchera dans le cadre du volet « russophonie » de notre événement sur le choix de la langue russe comme langue d’écriture pour les auteurs qui ont une autre nationalité.

Quelle que soit la langue d’écriture, la richesse de leur apport à la culture française n’est plus à démontrer et l’on peut s’interroger à la fois sur la façon dont ils ont été accueillis par leurs pairs et sur la façon dont leur œuvre a évolué en exil. La littérature est – elle devenue pour eux un refuge intérieur, une consolation à la douleur de l’émigration ?  Apportent-ils un éclairage nouveau sur les sociétés qui les accueillent, sont-ils inspirés par la rancœur, la nostalgie, l’idéalisation du pays quitté ? Comment leurs points de vue ont-ils évolué ?

Au cours de cette 8e édition, Olga Zinoviev retracera l’itinéraire d’Alexandre Zinoviev, de la Russie à son exil en Europe.

Enfin,  le thème de l’écrivain en exil sera évoqué à travers les classiques qui ont soit fait le choix de quitter leur pays, soit y ont été contraints mais également avec des écrivains contemporains  venus de divers pays : Vladimir Fedorovski (France), Dmitri Bortnikov (France), Nicolas Bokov (France), Dina Rubina (Israël), Andreï Ivanov (Estonie), Alexeï Nikitine (Ukraine), Maria Ryabkova (USA),  Mariam Petrosyan (Arménie), Vladimir Lortchenkov (Canada) , Tchinguiz Abdoullaïev (Azerbaïdjan) ainsi que Marina Akhmedova, Andreï Batov et Andreï Astvatsatourov (Russie).

Des écrivains français, parmi lesquels Iegor Gran, Paul Greveillac et Cédric Gras, apporteront chacun un point de vue singulier sur la Russie qui a inspiré  leurs derniers ouvrages et  leur éclairage personnel sur la création littéraire et l’enracinement.

Suivez le lien pour découvrir le programme détaillé de l'événement 

Le programme succinct des JLR 2017 est disponible ici 

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